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MRE, citoyens de deuxième rang !

Les élections de septembre suscitent de nombreuses passions, notamment chez les Marocains résidant à l’étranger (MRE) exclus du vote. L’un d’entre eux exprime ici sa protestation.

Une page de l’histoire du Maroc va s’écrire le 27 septembre 2002 à travers les premières élections législatives sous le règne de sa majesté le roi Mohamed VI, avec une recomposition espérée du paysage politique et un gouvernement nouveau pour une ère nouvelle qui devrait voir le jour (c’est du moins l’espoir de quelques millions de Marocains).
Mais voilà, cette page va s’écrire sans la participation de plus de 2 millions de citoyens marocains vivant à l’étranger, que l’on n’arrête pas de choyer grâce ou à cause des 25 milliards de dirhams qu’ils envoient chaque année à leurs pays d’origine (première recette de l’Etat marocain), à qui ont met presque le tapis rouge de Tanger à Ceuta et pour qui les banques se font belles du 15 juin au 15 septembre de chaque année.
Pourquoi cette injustice ? Car c’est bien d’une injustice dont il s’agit. J’ai réfléchi, questionné mais en vain, je n’ai pas réussi à être convaincu.
1. Soit les fonctionnaires marocains et assimilés œuvrant à l’étranger ne sauraient organiser ce vote parce que quelque peu complexe, et ceci est un peu léger comme argument. Vous savez : ces amicalistes ou ces gens en costard cravate acheté à Tati, qui viennent dans nos quartiers le week-end pour essayer d’impressionner voire d’intimider nos parents pour leur dire que s’ils sont gentils avec eux, ils les aideront pour les papiers ou pour un service avec les autorités, ils sont tellement débordés à se déborder.
2. Soit le gouvernement ne souhaite pas refaire les erreurs des dernières législatives, et je le comprends au regard des événements. Pour autant, cela ne doit pas l’empêcher de réfléchir à d’autres solutions pour faire participer cette communauté d’une manière ou d’une autre. Exemple : le conseil économique et social ( organe prévu dans la constitution depuis 1996).
3. Soit la culture politique des MRE est trop développée pour prendre un risque quelconque de ne pas obtenir les résultats escomptés… et là encore cela serait irrecevable.
4. Soit il y a des problèmes techniques lié à la double résidence auquel cas, il doit bien exister des solutions à condition que l’on ait envie de chercher un peu.
Quelle que soit la ou les raisons, le gouvernement marocain nous doit des explications claires et précises. Nous sommes formés pour comprendre, analyser et respecter les décisions prises à conditions que l’on nous considère comme des adultes. Par nature, nous sommes le PREMIERS investisseurs du royaume (sans rien en retour), avec 25 milliards de dirhams par an et ce en constante progression. Il FAUT nous expliquer pourquoi, nous ne pouvons participer à cette dynamique HISTORIQUE pour notre pays, oui il s’agit bien de NOTRE pays. Nos voisins ont bien su impliquer leurs nationaux résidant à l’étranger. Alors au lieu de faire comme d’habitude, contempler notre nombril, imprégnons-nous des pratiques de nos amis tunisiens et algériens.
Je dois rappeler ici, qu’il ne s’agit pas d’un service que nous demandons au gouvernement marocain, mais bien d’un droit que nous confère la constitution de 1996, que nous avons votée par référendum et qui stipule dans son article 8 : « sont électeurs tous les citoyens majeurs des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques ». Nous jouissons totalement de ces droits sus-mentionnés.
Ces élections devront-elles être anticonstitutionnelles ? Devrons-nous faire un recours pour les faire annuler ? Même si l’envie est très présente, le signataire de ces lignes n’est qu’un Français d’origine marocaine ou un Marocain de nationalité française (c’est selon..), MRE jusqu’en 1997, qui a cru qu’en venant travailler au Maroc, il pouvait modestement participer aux changements des mentalités, ne peut s’engager seul dans cette aventure. Car force est de constater, qu’une certaine réalité est là et bien là : l’inertie, le fatalisme et la volonté de BEAUCOUP de gens bien nés, de ne surtout rien changer.
Au-delà de la volonté royale qui est bien présente de combattre ces maux, notre pays a besoin de toutes ses forces vives et en particulier de l’engagement des Euro-Marocains pour accompagner ce changement irréversible pour le bien de notre pays.
La fameuse expression « les gens d’en bas », du premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, est tellement vraie que nous devons TOUS nous engager pour ne plus céder au fatalisme ambiant. Le monde a changé et l’avenir nous appartient (nous les gens d’en bas), que nous soyons au Maroc ou à l’étranger.
Cette injustice politique et historique est inexplicable à ce jour et risque de rester inexpliquée. Considérons qu’après ce rendez-vous manqué des législatives de 2002, il y aura 2007. Et là, chers amis Euro-Marocains, nous devrons être présents et bien présents. A nous de réfléchir à la manière avec laquelle nous pourrons nous engager dans ce combat pour le Maroc de demain.
Construire une société marocaine équitable avec du sens et des valeurs nouvelles. Si l’on ne peut s’exprimer politiquement dans notre pays d’origine et revendiquer nos différences, alors faisons-le dans nos pays d’accueil (associativement, politiquement, médiatiquement) pour que demain, notre force et notre poids s’exercent à partir de nos territoires respectifs et accompagnent ainsi la dynamique enclenchée par sa majesté, le roi Mohammed VI.

NB : est MRE, toute personne d’origine Marocaine Résidant à l’Etranger qui envoie des devises régulièrement, en constante progression dans son pays, qui ne réclame pas les droits que lui confère la constitution qu’il à lui-même votée en 1996, et qui garde à l’esprit que le Maroc n’a pas bougé depuis 30 ans.

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