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Promesses sans lendemains ?

De Rio 1992 à Johannesburg 2002, la cause de l’environnement peine à franchir le seuil des résolutions et des vœux pieux.

Au terme de débats entre-coupés de manifestations, le Sommet de la terre de Johannesburg a adopté deux documents intitulés  » déclaration de Johannesburg  » et  » plan d’action  » sans que pour autant quiconque puisse évoquer un début de satisfaction. Les 107 pays représentés dans la capitale sud-africaine ont certes pris l’engagement d’améliorer de moitié l’accès à l’eau potable dans le monde d’ici à 2015. Par ailleurs, les congressistes ont accepté d’œuvrer à la promotion des énergies renouvelables. Mais l’on peine à croire que les vœux de Johannesburg auraient plus de chance d’aboutir que celle de Rio en 1992. Ce qui rend l’espoir encore plus vain est l’absence d’engagements chiffrés et de précisions suffisantes sur les modes de financements envisagés.
Pour les ONG présentes en Afrique du Sud, les résolutions adoptées restent creuses et n’ont aucune chance d’aboutir, pour la bonne raison que  »  » ceux qui se posent en défenseurs de la cause environnementale sont les plus gros pollueurs, et ne veulent ni accepter des compromis pour sauver la planète, ni maintenir les objectifs officiels de l’aide au développement « , résume le responsable de l’Agence égyptienne de l’environnement Magdi Allam. Pour le responsable égyptien,  » il y a quelque chose qui manque, voire une renonciation des gouvernements à prendre de véritables engagements. Le sommet ne serait complet qu’avec un calendrier et de l’argent sur la table, comment peut-on dire qu’on va diminuer de moitié la pauvreté d’ici 2015 sans aucun engagement chiffré sur l’aide ? « ,
En marge des débats officiels dont on espérait peu à la vérité se tenait le forum des ONG. Ce dernier a donc pu dresser un  » programme 21  » se rapportant à autant de points qui constituent la substance de thèmes tels que la lutte contre la pauvreté, l’énergie , la paix, la démocratie, l’alimentation et l’accès à l’eau. Les ONG présentes ont violemment dénoncé la mainmise de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) sur le sommet de la terre. A preuve le marchandage du Japon, (poussé par les Etats-Unis, selon les ONG) qui a donc proposé de ratifier l’engagement sur l’eau à condition que soit abrogé celui des énergies renouvelables. Cette attitude devait par la suite permettre aux Etats-Unis d’afficher plus tranquillement sa singularité, le Japon ayant fait  » le sale boulot « . A partir de cet
Incident, les questions environnementales ont été littéralement kidnappées par les ministres du commerce présents au sommet, avec la bénédiction tacite de l’OMC, selon les ONG. Les militants des associations estiment que si les objectifs du sommet du développement durable n’étaient pas compatibles avec ceux de l’OMC, alors il faudrait changer les objectifs de l’OMC et non ceux du sommet. Aux dires des organisations spécialisées, la cause de l’environnement aurait régressé :  » il y a dix ans, on évoquait la nécessité de protéger la Terre. Aujourd’hui, il ne s’agit plus que de faciliter le commerce  » résume Emadeddine Adli, président du Réseau arabe pour l’environnement. Mais l’échec le plus incontestable du sommet concerne l’agriculture. L’ensemble des ONG ainsi que de nombreuses délégations officielles se sont insurgés contre le déséquilibre criard entre l’aide accordée aux pays pauvres (54 milliards par an) et le montant des subventions accordées aux agriculteurs du Nord ( plus de 350 milliards de dollars par an !) Il serait plus judicieux, estiment les ONG réunies à Johannesburg, d’allouer tout ou partie des subventions agricoles à la lutte contre la famine dans le monde.

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