Maroc. Régions, pays, territoires
Par Hafida Siaci
Maroc. Régions, pays, territoires / Sous la direction de J.-F.Troin Ed. Maisonneuve et Larose. 2002 / 30 Euros.
Le livre se présente d’abord comme l’acquittement d’une dette de l’auteur envers le Maroc, pays où il a séjourné en tant qu’enseignant, et où il a appris son métier de géographe . En retour, il se devait de rendre à ce pays une image de lui-même à travers le prisme de 40 ans de recherche. Ensuite, comme un travail collectif fondé sur l’amitié et la coopération avec ses anciens étudiants pour réaliser les enseignements sur la géographie régionale du Maroc. C’est enfin la valorisation de nombreuses recherches universitaires. L’originalité de l’ouvrage réside dans la présentation du Maroc comme une série de régions historiques, officielles, ou économique, en « pays à forte identité », en territoires que contrôle une riche armature de villes. Comprendre ces articulations, « ces bassins de vie », les comparer aux découpages classiques de la géographie à l’appui d’une riche cartographie, à travers une double lecture, nationale et régionale, tel est l’objet du livre
Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddine Hodja / J.L.Maunoury/ Ed. Phébus Libretto. 2002 / 13 Euros.
Un texte très ancien décerne à Nasr Eddine Hodja le titre d’ »idiot complet ». Il ne faut pas se méprendre, cette qualification n’est pas un blâme mais un éloge, car elle signifie qu’il est un idiot accompli : Comme d’autres accèdent à l’illumination, il aurait atteint le stade suprême – sublime – de l’idiotie.
Mais de quelle sorte d’idiotie ? celle de renverser insidieusement l’ordre normal des choses et qui n’apporte aucune solution à ses énigmes. Ainsi, prétend -t-il connaître la solution d’un problème insoluble en bonne logique. Avons-nous affaire à un simple d’esprit, qui ne voit pas l’absurdité de sa méthode où à quelqu’un qui chercherait à montrer une réalité hors de portée .de l’ordinaire entendement ? Une réalité dont il vaut mieux en rire, accepter de rentrer dans une logique délirante qui fragilise les frontières admises du vrai et du faux, de l’intelligence et de la bêtise. Des histoires à raconter en situation, en y laissant transparaître la connivence d’un auditoire pour qui Nasr Eddine demeure, à tous les sens, un contemporain.

