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Edito

Parler de l’islam aujourd’hui sur la place publique augure d’une véritable prise de conscience des pouvoirs publics sur la question de l’intégration. Les débats sur l’acquisition de la nationalité, la participation à la vie de la cité ne sont plus d’actualité, car les musulmans ont intégré le fait qu’ils sont des citoyens français ayant les devoirs et les droits de tout citoyen.

L’islam partage aujourd’hui une grande partie de ses valeurs avec des pans très larges de la société. Le débat doit se faire avec la société, dans la société. Parler d’une jurisprudence de minorité ou d’une culture musulmane française ou européenne va à mon sens nous plonger dans une sorte de communautarisme qui est étranger à l’esprit de l’islam.
L’islam de France va prochainement se doter d’une structure représentative, le Conseil français du Culte Musulman (CFCM). L’espoir était d’avoir un organe cultuel de l’islam basé sur le savoir et non pas sur le politique ou l’administratif ; le rôle de l’imam, du théologien, du docteur de la loi est central dans tout processus représentatif, l’âme de toute mosquée ne réside-t -elle pas dans son intelligence et dans sa faculté de répandre le savoir? Certes, les gestionnaires et les administrateurs des lieux de culte sont plus habitués à agir comme des « politiciens avisés » mais les placer en première ligne est à l’encontre de la demande spirituelle des musulmans et leur recherche de références religieuses respectables.
Le rôle de l’Etat et des institutions républicaines est également de réaliser un travail sur la société et ne plus voir l’intégration ou l’immigration à travers le prisme des handicaps mais de rechercher les obstacles et les réticences qui inhibent notre société.
M. Jacques Chirac dans son plan d’intégration, M. François Fillon dans ses directives sur l’immigration, M. Jean-Louis Borloo sur son concept de la richesse que peuvent procurer « les cités internationales » privilégient le social, le professionnalisme et le pragmatisme. Dans la conjoncture économique pas très heureuse, espérons que le social ne sera pas sacrifié sur l’autel de l’économique… Retarder aujourd’hui les réformes sociales et repousser l’intégration des nouvelles populations françaises ne fera qu’approfondir les discriminations et créer des poches nouvelles de tensions.
Par ailleurs, l’inauguration de la place Mohammed V sur le parvis de l’IMA (Institut du Monde Arabe), après la plaque commémorative de la tragédie de 1962 et l’ouverture du mémorium de l’immigration sont des symboles d’ouverture sur la mémoire qui doit surmonter le syndrome de la guerre d’Algérie pour s’ouvrir sur l’histoire de la France et les brassages qu’a connus la culture française au contact des anciennes colonies du Maroc à l’Indochine.
L’année de l’Algérie sera certainement riche d’événements, faisons en sorte qu’elle soit l’année de la conciliation de la France avec sa mémoire, l’année de la construction du grand Maghreb, l’année du respect des opinions et des diversités.
Nous sommes en période de fête, je souhaite bonnes fêtes et bonne année à tous nos concitoyens français, musulmans, chrétiens, juifs, bouddhistes, athées, agnostiques, humanistes…Des vœux pour que notre pays bien aimé la France et le monde œuvrent pour la paix, la justice et le respect.

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