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Bibliographie indicative :

Quatre heures à Chatila a été publié pour la première fois par la Revue d’études palestiniennes en 1983. Il a été réédité au printemps 1997 dans un hors série de cette même revue intitulé : « Jean Genet et la Palestine ».
Voir également les textes réunis par Jérôme Hankins dans Genet à Chatila, éditions Solin, 1992, les Dialogues avec Hubert Fichte et Bertrand Poirot-Delpech, éditions cent pages, 2002. Un Captif amoureux est disponible en poche aux éditions Folio/Gallimard.

A signaler, la diffusion, le 16 novembre à 23h du documentaire radio de Fatima Sassini, Les femmes du Muhiam Jénine racontent… sur France Culture (Paris : 93.5 MHz).,

captif amoureux…
le temps d’une création
Yazid Lakhouache est venu au théâtre en 1997. Après une première expérience toulousaine, il intègre la troupe du Théâtre de l’Epée de bois (l’une des scènes de la Cartoucherie de Vincennes où rayonne encore Ariane Mnouchkine) de 1998 à 2001. « Quatre heures à Chatila » est la première création de la compagnie qu’il a fondée tout récemment avec quelques amis. Il a rencontré le texte de Genet presque par hasard : « Après mon départ de la Cartoucherie, j’étais seul, je cherchais un monologue. Un ami m’a proposé la lecture de Quatre heures à Chatila. J’en ai eu le ventre retourné. L’art dramatique n’est pas propre à la culture arabo-musulmane, contrairement à la poésie. C’est cette dimension qui m’a touché dans un texte où il est sans cesse question de la beauté : celle des fedayins, des femmes palestiniennes comme celle des corps morts, mutilés et des assassins ».
Yazid s’est confronté à l’adaptation de ce poème en prose tout au long de l’année 2002, alternant son travail avec des enfants handicapés dans un institut médico-éducatif, et les répétitions dans le squat pluridisciplinaire de Vincennes « Arts et toit ». Un acte militant ? « Je ne veux pas mentir. Mon parcours est avant tout artistique. Je voulais néanmoins inscrire ce texte dans le réel et le monter pour le vingtième anniversaire de l’événement ». Sa mise en scène de Quatre heures, minimaliste, tissée de silences et de fondus au noir, sert un jeu distancié, dans le sens donné par le metteur en scène Peter Brook au travail des acteurs, utilisant leur propre matière (leurs émotions et leur corps) pour faire « comme si ».
Yazid réussit ainsi à atteindre une forme de pureté, ce qu’on serait tenté d’appeler un théâtre des profondeurs : « Je voulais éviter de tomber dans le plaintif ou la vindicte. Je ne cherchais pas à théâtraliser, à reconstruire les ruines de Chatila à mes pieds. Pour moi, le théâtre devait être intérieur, il devait transmettre le témoignage d’une maturité, celle d’un homme qui au terme de ses soixante-dix ans d’existence a les moyens d’écrire ce qu’il écrit ». Après cette création, Yazid compte retourner vers ce qu’il aime faire par-dessus tout, « la Commedia dell arte, le théâtre masqué, celui des clowns ». Fasciné, Yazid n’est pas pour autant devenu le « captif amoureux » d’une œuvre dont la puissance continue d’inspirer avec bonheur le théâtre contemporain.

« Quatre heures à Chatila » par le théâtre du Jour (adaptation et interprétation de Yacid Lakhouache), précédé du « Funambule » par Michel Naves. Du 8 au 17 novembre. Théâtre Nout, 7 rue du 19 mars 1962, l’Ile-Saint-Denis (RER D, arrêt Gare de Saint-Denis). Réservations au
01 42 43 90 29. Accueil à l’égyptienne une heure avant le début du spectacle…

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