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À la veille de 2026, le Maroc donne l’impression rare d’un pays qui avance avec méthode dans un monde devenu imprévisible.

le Maroc poursuit un mouvement profond, presque organique, fait de stabilisation politique, de consolidation économique, d’ouverture africaine, d’investissements continus dans les infrastructures, et d’un ancrage culturel et sportif de plus en plus affirmé. Dans une région où l’incertitude est devenue la règle, le Maroc, lui, capitalise sur une qualité devenue rare : la continuité.

Une stabilité institutionnelle devenue un actif diplomatique majeur

Depuis trois ans, les rapports successifs de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et de la Banque africaine de développement dressent tous le même constat : dans un environnement traversé par les crises — climatiques, sécuritaires, économiques — le Maroc préserve une trajectoire interne relativement stable.

Le FMI souligne dans son rapport 2024 que le Royaume « maintient un cadre macroéconomique solide malgré l’augmentation des pressions externes », tandis que la Banque mondiale relève une « continuité des réformes administratives, budgétaires et sociales » qui distingue le Maroc de son voisinage immédiat.

Cette stabilité s’exprime dans les chiffres :

  • l’industrie automobile marocaine, adossée à Tanger, Casablanca et Kénitra, a dépassé 464 000 véhicules exportés en 2023,
  • OCP reste le premier exportateur mondial de produits phosphatés,
  • les ports marocains ont franchi la barre des 100 millions de tonnes de trafic annuel, tirés par Tanger Med, classé par Lloyd’s List parmi les ports les plus performants du monde.

Ces données, loin d’être anecdotiques, racontent une vérité simple : dans un monde désorienté, le Maroc est devenu un espace de prévisibilité.

2026 : le sport comme accélérateur d’image et de transformation nationale

Si l’économie structure le Maroc en profondeur, le sport lui donne un visage, un récit et un élan collectif.

Après l’exploit historique de 2022 au Qatar, où la sélection nationale est devenue la première équipe africaine à atteindre les demi-finales de la Coupe du monde. le pays poursuit une dynamique sportive qui dépasse la logique des compétitions.

L’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, officiellement programmée du 23 décembre 2025 au 21 janvier 2026, a entraîné un vaste chantier de rénovation et de mise à niveau : stades modernisés à Casablanca, Rabat, Tanger, Marrakech et Agadir ; amélioration des capacités hôtelières ; reconfiguration des gares et des liaisons routières autour des villes hôtes.

La CAF a confirmé la conformité des infrastructures, signe que le Maroc maîtrise désormais les standards d’accueil d’événements majeurs.

Plus important encore, le pays entre dans la séquence préparatoire de la Coupe du monde 2030, confirmée par la FIFA le 4 octobre 2023, qu’il coorganisera avec l’Espagne et le Portugal. Sans spéculer sur un calendrier non encore publié, il est établi que la modernisation du Grand Stade de Casablanca, l’amélioration des accès ferroviaires et routiers, ainsi que la mise aux normes internationales des stades existants sont des chantiers déjà validés par les autorités marocaines.

Le sport, longtemps considéré comme un champ autonome, devient désormais un levier stratégique de rayonnement, une vitrine de maturité institutionnelle et un catalyseur de modernisation territoriale.

L’Afrique comme horizon naturel du Maroc

L’un des faits les plus marquants de la dernière décennie est l’enracinement profond du Maroc en Afrique.

Depuis son retour à l’Union africaine en 2017, le Royaume a engagé un repositionnement diplomatique et économique que les études du Policy Center for the New South qualifient de « structurant et irréversible ».

Les banques marocaines figurent parmi les acteurs majeurs du financement en Afrique de l’Ouest ; Maroc Telecom opère dans plusieurs pays sahéliens ; OCP Africa déploie des programmes de formation et de fertilisation agricole dans des zones où la sécurité alimentaire est un enjeu vital.

Casablanca Finance City, régulièrement citée dans les classements internationaux, sert de hub pour de nombreuses entreprises internationales cherchant un accès structuré aux marchés africains.

Cet ancrage n’est pas un slogan diplomatique : c’est la colonne vertébrale de la politique étrangère marocaine, articulée autour de la stabilité, du partenariat et de l’investissement productif.

Infrastructures : la stratégie des fondations solides

Il n’existe pas de puissance durable sans infrastructures.

Ce principe, longtemps théorique dans la région, est devenu une réalité marocaine :

  • Tanger Med, classé parmi les ports les plus efficaces au monde, tire la logistique méditerranéenne vers le haut.
  • Le réseau ferroviaire marocain, avec la première LGV d’Afrique (Tanger–Kénitra, 2018), poursuit sa montée en puissance avec l’extension confirmée vers Casablanca puis Marrakech.
  • La stratégie énergétique marocaine s’appuie sur Noor Ouarzazate, les parcs éoliens du Nord et du Sud, et les projets liés à l’hydrogène vert, inscrits dans la feuille de route Maroc–UE de 2023.

Ici encore, pas de promesses précipitées : les projets cités sont actés, financés ou déjà en travaux, ce qui renforce la crédibilité du Maroc dans un contexte international particulièrement exigeant.

La culture, l’autre face du soft power marocain

Réduire le soft power marocain à la religion ou à l’économie serait une erreur d’analyse.

Depuis vingt ans, le Maroc s’est imposé comme pays culturel majeur :

  • le Festival du Film de Marrakech attire les plus grands noms du cinéma mondial ;
  • le Festival Gnaoua d’Essaouira est devenu une référence internationale des musiques du monde ;
  • Mawazine, malgré les débats, demeure l’un des plus grands rendez-vous musicaux de la planète ;
  • les scènes artistiques de Rabat, Casablanca, Tanger et Agadir connaissent une effervescence silencieuse mais réelle.

Ce dynamisme culturel complète l’image d’un pays jeune, ouvert, traversé par les influences, mais fidèle à ses racines.

La diplomatie marocaine : un multipolarisme assumé

Les analyses du CSIS et de l’ECFR recoupent un constat que les diplomates européens eux-mêmes reconnaissent : le Maroc suit une stratégie de multipolarisme pragmatique.

Partenariat renforcé avec l’Espagne depuis 2022, repositionnement stratégique avec l’Allemagne, coopération sécuritaire avec les États-Unis, relations continues avec les pays du Golfe, et présence consolidée en Afrique : Rabat navigue intelligemment entre plusieurs sphères d’influence.

Cette diplomatie, calme, maîtrisée, cohérente, place le Royaume dans une posture d’acteur pivot capable de dialoguer avec l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient sans être prisonnier d’aucune alliance rigide.

Vers 2030 : la bataille du récit et l’enjeu de la souveraineté cognitive

À l’horizon 2030, la vraie question ne sera pas seulement celle des infrastructures ou du sport, mais celle du récit.

Les travaux de chercheurs marocains comme Hakim El Ghissassi, Ahmed Toufiq, Ahmed Abbadi ou Dr. Rousy, croisés avec les analyses de la RAND Corporation et de l’IRSEM, montrent que la compétition mondiale se joue désormais aussi dans la sphère cognitive :

  • contrôle et diffusion du savoir,
  • narration nationale,
  • pédagogie digitale,
  • lutte contre la désinformation,
  • maîtrise des contenus religieux et sociaux.

Pour la première fois, le Maroc articule infrastructures du territoire et infrastructures de l’esprit : une double souveraineté, matérielle et narrative, qui pourrait devenir l’un de ses atouts majeurs au cours de la prochaine décennie.

Un Maroc confiant, patient, cohérent

À l’aube de 2026, le Maroc n’est pas une puissance dans le sens classique du terme.

Mais il est en train de devenir quelque chose de plus rare : un pays cohérent avec lui-même.

Un pays qui avance sans bruit, qui construit ses fondations, qui affine son influence, qui prépare son rendez-vous avec l’Afrique, qui mise sur la stabilité dans un monde instable, et qui renforce son image par le sport, la culture, la diplomatie et la connaissance.

Si la prochaine décennie sera marquée par les incertitudes globales, elle sera aussi — et peut-être surtout — la décennie où le Maroc montrera qu’une puissance douce n’a pas besoin d’éclats pour être durable.

 

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