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Le retour d’un Etat FLN ?

Il y a tout juste un an le 9 novembre 2001, un véritable déluge s’abattait sur les faubourgs d’Alger, précisément autour de Bab El Oued. Bilan de la tragédie : 700 morts et des centaines de blessés. Onze mois après, le 9 octobre 2002, des intempéries violentes ont frappé les régions de Batna et de Biskra à l’Est du pays, faisant neuf victimes dont deux enfants.

Le drame s’est produit la veille des élections locales du 10 octobre. Ce qui fait dire à certains Algériens que chaque fois qu’un scrutin se profile, une catastrophe se dessine, que ce soit un massacre terroriste ou des inondations.
Ce scrutin, destiné a renouveler les Assemblées communales et départementales (wilayate), a été largement boycotté en Kabylie, où on a enregistré officiellement 7% de participation. Cette abstention massive répondait à l’appel des comités de arouch et tribus qui réclament l’application totale des quinze points de revendications de la plate-forme d’El K’seur. Malgré ce mot d’ordre, le FFS du vieux leader Aït Ahmed a participé au scrutin dans le but, selon ses dirigeants, de ne pas laisser le terrain aux agents du pouvoir dans la région. Une telle analyse n’a pas été du goût de tout le monde. Des militants et des locaux du parti en Kabylie ont subi des violences de la part d’éléments se réclamant du mouvement de contestation.
Ces élections n’ont pas non plus mobilisé l’opinion dans le reste du pays, où on a voté peu mais dans le calme. Le taux de participation hors Kabylie avoisine les 50%.
C’est le FLN du premier ministre Ali Benflis qui a profité de la désaffection populaire en arrivant en tête, déboulonnant ainsi son « clone », le RND, créé il y a cinq ans. Comme aux législatives marocaines de septembre, c’est un parti islamiste légal qui a enregistré la plus grande progression : le mouvement Al Islah devient en voix et non en sièges la troisième force politique du pays. Considéré comme plus radical que le MSP, il a supplanté le mouvement de Mahfoud Nahnah comme le mouvement Nahda, qui confirme son effritement observé lors des législatives du printemps.
C’est le retour de l’Etat-FLN, écrit un quotidien de l’Ouest qui précise qu’il s’agit d’un état en crise. Le jour même des résultats, les députés européens ont approuvé l’accord d’association entre l’Europe et l’Algérie. Mais les eurodéputés l’ont assorti de conditions drastiques concernant les droits de l’homme, la démocratie, les réformes, la lutte contre la corruption ou encore le départ des militaires du processus décisionnel. Un cadeau empoisonné en somme…

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