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Hajjar :

Quand tu rencontres Hajar, elle court comme tous les Parisiens pour ses rendez-vous à Canal plus, pour travailler sur les costumes d’un film, pour relooker un artiste ou pour récupérer Mele à son école. Malgré ses contraintes professionnelles, elle accomplit son rôle de maman. Elle subit les contraintes de la vie parisienne mais elle a su garder cette spontanéité : sans hésiter, elle vous invite à boire un thé ou à manger « même si on vit à Paris on est toujours marocain ».

Quand tu rencontres Hajar, elle court comme tous les Parisiens pour ses rendez-vous à Canal plus, pour travailler sur les costumes d’un film, pour relooker un artiste ou pour récupérer Mele à son école. Malgré ses contraintes professionnelles, elle accomplit son rôle de maman. Certes, elle subit les contraintes de la vie parisienne mais elle a su garder cette spontanéité : sans hésiter, elle vous invite à boire un thé ou à manger « même si on vit à Paris on est toujours marocain ».
Quand Hajar se met à parler de son enfance, il faut bien la suivre : première enfance à Alger, puis destination pour Fontainebleau. Elle découvre ensuite le Maroc à onze ans après un long voyage vers Kalat Magouna.
« Mon arrivée en France, je m’en souviens comme si c’était hier. D’ailleurs en arrivant au port d’Alger, je n’avais plus qu’une seule sandale. Le temps que ma grand-mère aille m’en acheter une autre paire, mon bateau s’éloignait du bord. Je revois toujours ma grand-mère sur le quai avec une boite blanche : je suis arrivée en France avec une seule chaussure. Notre arrivée à Marseille s’est faite sous un temps tristounet. Ensuite, il a fallu prendre le train vers Paris. Les quatre premiers mois en France c’était très dur. Ma grand-mère m’avait donné une certaine image de la France, la France de la guerre d’Algérie qui nous faisait peur. Elle disait souvent à ma mère : « Comment allez-vous faire là-bas, vous serez seuls ? »
« Aujourd’hui, je ne regrette rien, « hamdou lilah » je me sens bien en France même si ce sont mes parents qui ont tracé ce chemin ».
« D’Alger, ma ville natale, je garde de très bons souvenirs, surtout du quartier marocain ».
En plus de sa vie professionnelle et familiale, Hajar trouve le temps de s’occuper de l’association « Clan-Destin » pour les enfants défavorisés. En marge du Festival de Cannes, elle demande à ses amis du show business ou à ceux avec qui elle a travaillé de faire un geste pour ces enfants. Cette année, elle a demandé aux artistes de céder leurs droits sur leurs photos pour constituer un album unique qui sera vendu aux enchères au profit de l’association. L’argent récolté cette année ira aux enfants malades du Sida d’une halte garderie dans le 14ème arrondissement. L’argent récolté l’an dernier a été mis à la disposition d’une crèche du 18ème arrondissement. Pour le Maroc, Clan-Destin a un projet de concert : les fonds récoltés iront à un orphelinat mais « c’est un projet qui n’est pas encore entièrement élaboré ».
« Je suis toujours dans le stylisme, comme chef costumière, j’ai commencé à Canal plus comme assistante en 1982, mais mes vrais débuts, c’étaient dans une troupe Les nuls avec Dominique Faroujia et Alain Chabat…Après, j’ai travaillé avec Mode et Les Pilotes de tops models. J’ai travaillé avec des animateurs : Nagui, Marc-Olivier Fogiel… A un moment, je me suis occupée de toutes les émissions qui cartonnent sur Canal Plus : Nulle Part Ailleurs, le Journal du Cinéma, mais aussi des grands événements comme les Césars et le Festival de Cannes ».
« Travailler avec Canal ne m’a pas empêchée d’avoir des activités à l’extérieur, dans le cinéma et la publicité. J’exerce un métier qui me laisse proche de tous les autres créateurs, car moi aussi je suis créatrice ».
« Actuellement, je suis styliste attitrée de Alain Chabat, on travaille sur Cheese Burger et les Spéciales de Canal Plus ».
« J’ai appris le métier dans une école de couture à Paris, ensuite j’ai fait des arts plastiques. Plus tard, j’ai travaillé dans de grands ateliers de couture, avant de voler de mes propres ailes et de commencer à créer des costumes pour des cabarets ».
Issue d’un quartier de la banlieue de Paris, d’une famille de douze enfants, Hajar Ben Rahou disait à sa maman qu’elle serait coiffeuse pour les grandes stars. « J’ai toujours été attirée par ce milieu. Quand j’étais petite, je disais toujours que je serais sur le petit écran. Cela faisait rire mes frères. Aujourd’hui mon rêve s’est réalisé : je travaille avec les stars de la télé et du cinéma ».
Quand on lui parle de l’avenir de la communauté marocaine en France, elle rappelle le destin de sa famille : « Ma mère, c’était une maman qui nous poussait à réaliser des choses. J’ai de l’admiration pour elle et pour mon père qui ont fait réussir une grande famille malgré leur illettrisme. Ils nous ont permis d’aller à l’école, ils se sont consacrés à nous, ils nous ont donné la liberté de prendre des décisions. C’est une belle histoire que notre communauté est en train de vivre en France ».

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