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Bienvenue a Tataouine

Ulysse faillit ne pas quitter Djerba ; ce jour là, c’est à partir de Djerba que mon voyage a commencé. Je voyais défiler les couleurs de l’île douce, dans le louage qui m’emmenait aux « Sources », le nom berbère de Tataouine…

Après une halte revigorante à l’hôtel, je me suis empressée d’aller à la rencontre de la ville foisonnante en un jour de marché. Tataouine, ville commerçante, s’anime deux fois par semaine : les jours de « souk ». On y trouve un peu de tout, par ici les denrées alimentaires, à quelques pas les ustensiles de cuisine, un peu plus loin les tissus, puis le nécessaire des jours de fête, sans oublier l’artisanat… Je faisais mon chemin au gré du hasard dans des odeurs d’épices, puis attirée par des effluves d’encens, de parfums.
Vers la fin de l’après-midi, j’ai pris place sur la terrasse d’un café, sous les arcades de la place Ali Belhouane, je me délectais de la fraîcheur d’un jus d’orange tandis que, peu à peu, s’estompaient en échos lointains les cris des commerçants, laissant place à la sérénité des conversations tranquilles. Foum-Tataouine est devenue célèbre pour son bagne militaire. Mais Tataouine est, aujourd’hui, connue surtout pour son festival international des Ksours (palais) Sahariens, qui se tient chaque année au mois de mars ou d’avril. La fête dure trois jours et réunit des troupes folkloriques de plusieurs régions de la Tunisie et également de l’étranger.

Le premier jour des festivités, le rendez-vous a été donné à la rue principale pour le défilé d’ouverture. Une rue qui a été progressivement investie par une foule parée, affable, curieuse, enjouée ; et qui s’est ensuite emplie d’une déferlante de sons et de couleurs : musiciens, danseurs, boussadias, cavaliers, majorettes…C’est ainsi que Tataouine fait honneur à sa tradition : adresse des défilants ravivant les gestes transmis de génération en génération, éclat des parures racontant le savoir-faire des artisans.
Le programme du festival a été riche. Il a compris des visites à de nombreux châteaux du désert, les Ksours. Il a comporté également plusieurs expositions : exposition de la vie nomade et traditions, exposition des créations artisanales, exposition ethnologique et naturelle du Sahara et exposition de peintures. Il ne faut pas oublier les démonstrations équestres ou les courses de chevaux.
Parmi les Ksours que j’ai visités, le plus beau a été surement Ksar Ouled Soltane, encore partiellement habité ; mais celui que j’ai trouvé le plus impressionnant est le Ksar Ouled Debbab. Ces Ksours furent autrefois des greniers fortifiés ou les Berbères engrangeaient leurs récoltes.
Je me délecte encore de ma promenade solitaire, au petit matin dans le village de Chenini. Les ruines de l’ancien château dominant la montagne offraient un panorama superbe. Une fois à l’intérieur du château, chaque Gourfa m’accueillait dans une atmosphère intime, invitant mon imagination à découvrir dans la pierre sculptée par le temps, les empreintes des anciens habitants.
Un autre jour, je suis partie avec Mohamed Sadok et Ibrahim à Ksar Ghilene, oasis en plein Sahara. Nous avons quitté Tataouine en passant premièrement par Ghoumrassen, village dont les habitations troglodytes sont disséminées dans une vallée. C’est dans ce village, m’a informée Mohamed, qu’on fabrique les meilleurs beignets du pays, connus jusqu’au Quartier Latin à Paris.
En poursuivant notre chemin, nos avons pu visiter Ksar Haddada où les Gourfas sont encore bien conservées et où une partie du Ksar a été transformée en Hôtel.
Enfin, nous sommes arrivés à Ksar Ghilène, située au milieu d’une oasis presque irréelle, entourée par les dunes du Grand Erg oriental. Après un bon couscous, nous nous sommes mis en marche en direction d’un fort romain restauré par les Français pendant la seconde guerre mondiale. Superbe ballade dans un océan de sable brûlant.

Tataouine est jumelée avec Ghadamès, une ville berbère située plus à l’Est dans le Sahara, en Lybie. De l’autre côté de la frontière, on peut aussi admirer de nombreux villages greniers : Nalut, Qsar Al-Haj, Kabaw… D’ailleurs, tous les soirs du festival, jusqu’à tard dans la nuit, l’ensemble des participants se retrouvent pour écouter des réits berbères, des poésies et des chants populaires, aussi bien tunisiens que lybiens.

Le défilé de Clôture a mobilisé la foule de spectateurs tunisiens et étrangers. On a pu voir des cavaliers dans des costumes traditionnels de diverses régions, exécutant des fantasias, des tableaux de reconstitution de la vie quotidienne des bédouins, et pour finir un cortège de mariage avec la mariée dissimulée dans un baldaquin, escortée par des femmes et des fillettes dont les robes pailletées scientillaient de mille et un feu sous le soleil couchant.
Brusquement, une tempête de sable a fait disparaître les montagnes autour de Tataouine dans un nuage de poussière.

Puis il a été temps de te quitter, Tataouine. J’ai gardé le souvenir de ton hospitalité généreuse, de la beauté de tes paysages rudes, rocheux et arides, et puis ce silence sublime du Sahara, presque en-dehors du temps.
Remerciements à Monsieur Ali Bechir, président de syndicat d’initiative touristique de Tataouine, pour avoir permis la réalisation de ce reportage.

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