JEAN-LOUIS DEBRÉ et PHILIPPE DOUSTE-BLAZY AUX DECLARATIONS DU PRÉSIDENT BOUTEFLIKA
Le président UMP de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré s’est déclaré dimanche « choqué » par les propos du président algérien Abdelaziz Bouteflika, qu’il a qualifiés « d’inutile agression ». Quand Philippe Douste-blazy, Ministre des affaires étrangères il a appelé me président algérien à « ne jamai galvauder » le terme « génocide ».
« J’ai été choqué, je les (propos NDLR) ai pris comme une agression (…) je considère que j’ai été agressé dans ma conscience de Français », a confié Jean-Louis Debré lors du Grand Jury « RTL-LCI-Le Figaro ».
Interrogé sur l’hospitalisation à Paris du président algérien quelques jours après ses déclarations, le président de l’Assemblée a estimé qu' »il faut séparer les deux. La tradition de la médecine française est de soigner (…) elle est universelle ».
De plus, cela constitue « une reconnaissance de la qualité des soins qui sont prodigués par l’ensemble des médecins et des chirurgiens français », a poursuivi Jean-Louis Debré.
Mais le député de l’Eure s’est aussi dit « inquiet parce que ces déclarations ne font pas avancer la cause de la paix dans cette région du monde. Si j’avais une influence à l’égard nos amis algériens: ‘évitons ce genre d’agression mutuelle' ». Il a notamment rappelé l’article de loi sur les aspects positifs de la colonisation, qui « était totalement inutile ».
Et de marteler que « ce genre de débat, discussion, d’agression sont totalement inutiles et contreproductifs ».
Interrogé sur l’absence de réaction de l’Etat aux déclarations de M. Bouteflika, Jean-Louis Debré a affirmé que « le gouvernement, le moment venu, dira ce qu’il a à dire ». « Chacun prend sa responsabilité: notre responsabilité, c’est de toujours regarder l’avenir, non pas indéfiniment regarder le passé. » Quant à un pardon possible de Paris pour les exactions commises pendant la colonisation, il a estimé que « les Français ont fait leur devoir dans une période que vous connaissez, pour l’instant il faut en rester à cela ». « Ne cherchons à juger ni les uns et les autres », a-t-il ajouté.
« Laissons l’étude du passé aux historiens, nous responsables politiques regardons l’avenir », a encore préconisé le président de l’Assemblée. « Essayons de construire en Méditerranée un espace de paix et de progrès. »
Philippe Douste-Blazy :
Le chef de la diplomatie française, Philippe Douste-Blazy, a appelé dimanche le président algérien Abdelaziz Bouteflika « à ne jamais galvauder » le terme « génocide », après les propos du chef de l’Etat algérien sur un « génocide de l’identité » algérienne par la France.
« Concernant le génocide, un mot qui a été employé récemment, des philosophes et des intellectuels nous ont appris, en particulier (l’écrivain italien) Primo Levi, qu’il ne faut jamais galvauder ce type de terme », a déclaré M. Douste-Blazy lors d’une interview à « Radio J ».
« Je ne ferai qu’une remarque par rapport à ce qui a été rapporté concernant les propos de M. Bouteflika sur la France: je vois qu’il apprécie les médecins français, je vois qu’il apprécie la médecine française, je vois qu’il apprécie les hôpitaux français », a relevé Philippe Douste-Blazy.
« Je m’en réjouis doublement d’abord parce que je suis médecin et ensuite le chef de la diplomatie française », a-t-il ajouté.
Pour le chef de la diplomatie française, « un travail de mémoire » sur les relations entre les deux pays doit être entrepris, car « on ne peut pas penser à un avenir commun si nous n’avons pas un passé à la fois assumé et partagé ».
Mais « ce travail ne doit pas être réalisé « par des hommes politiques, fussent-ils des grands responsables politiques, ni par des députés ou des sénateurs » mais « par des historiens et des chercheurs », a-t-il souligné, tout en invitant le président algérien à taire les « rancoeurs » sur la colonisation pour ouvrir « une page nouvelle » sur l’avenir franco-algérien.
« Il est grand temps de passer à autre chose. Regardons l’avenir. Pas de rancoeur, mais au contraire des espoirs pour demain », a lancé le ministre français.
Au sujet de la signature d’un traité d’amitié entre l’Algérie et la France, Philippe Douste-Blazy a fait remarquer qu' »il y a une chose qui est sûre c’est qu’il n’y a pas de calendrier ».



